Discours de M. le ministre Yannick Neuder – AG de SMF à Dakar

La Fédération SOS Médecins France

Discours de M. le ministre Yannick Neuder – AG de SMF à Dakar

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Monsieur le Président de SOS MÉDECINS,
cher Philippe Parranque,
Mesdames et Messieurs,
chers confrères.

En mars dernier, j’avais tenu à participer à votre Assemblée générale parisienne. Il était donc naturel pour moi de vous adresser ce message à l’occasion de votre 42e congrès.

Un congrès de SOS MÉDECINS FRANCE qui se tient dans un cadre un peu plus dépaysant cette fois-ci puisque vous vous trouvez au Sénégal. Vous êtes donc à Dakar où vous co-organisez simultanément le Congrès international de médecine d’urgence avec la Société africaine de médecine d’urgence et SOS MÉDECINS Sénégal. C’est une belle occasion de partager à l’international vos bonnes pratiques, vos idées et les modes d’organisation innovants que vous mettez en place partout en France, dans vos différentes associations.

En effet, dans toutes nos régions, y compris en Outre-mer la force du réseau de SOS MÉDECINS c’est de mailler le territoire. C’est ce qui vous permet d’apporter une réponse rapide à domicile à des patients qu’il faut tantôt rassurer, tantôt soigner tantôt orienter vers des structures hospitalières. Dans un contexte de tension sur les services d’urgence et sur la démographie médicale et de disparité entre les territoires pour l’accès aux soins vous prouvez chaque jour, si besoin en était que la médecine de ville est un pilier fondamental dans la prise en charge médicale de l’urgence.

Une médecine de ville urgente qui est aussi un pilier du virage ambulatoire et du virage domiciliaire. Des virages absolument nécessaires pour l’avenir de notre système de santé notamment face au vieillissement de la population et à la hausse des maladies chroniques. SOS MÉDECINS illustre cette médecine urgente de ville qui conjugue agilité et pragmatisme avec la notion de territoire pluriel.

Le pragmatisme c’est pour moi une notion importante et un bon compliment. Je crois que c’est une qualité encore plus nécessaire dans le domaine de la prise en charge non programmée qui est par nature plus imprévisible et qui nécessite de s’adapter à chaque situation. S’adapter à une diversité de situations médicales et sociales mais surtout s’adapter à une situation territoriale.

Dans les lieux de villégiature votre activité est plus saisonnière qu’en région parisienne. Se rendre au domicile n’implique pas la même chose selon qu’on se trouve dans un territoire de montagne ou une agglomération. Cela peut paraître une évidence mais pour vous c’est votre quotidien.

C’est pourquoi je pense que vous comprenez mieux que personne pourquoi je parle sans cesse de territorialiser nos réponses et nos politiques de santé. Votre pragmatisme il s’incarne aussi dans le fait que vous avez toujours compris et mis en pratique la nécessité de travailler ensemble avec les autres professionnels avec la ville, avec l’hôpital. Vous êtes l’un des piliers de la réponse aux besoins de santé non programmés.

Vous êtes aussi un rouage essentiel des parcours de prise en charge. La coordination avec l’équipe de soins autour du patient qu’elle soit en ville ou à l’hôpital est également l’un de vos rôles majeurs. Cela inclut des partenariats avec les hôpitaux, les cliniques et les services d’urgence.

Mais aussi avec les autres organisations libérales sur le terrain. Les médecins de SOS ont une place de choix dans cette organisation territoriale permettant par exemple aux CPTS d’honorer leur engagement sur les missions de soins non programmés. Je veux aussi souligner que SOS Médecins a toujours été une force de proposition constructive pour faire avancer notre système de santé et faire progresser nos politiques publiques.

Je tiens naturellement ici à rendre hommage à votre ancien président, le docteur Jean-Christophe Masseron. Je dis notamment cela alors que la loi permettant de renforcer notre action contre les violences faites aux soignants et de mieux protéger nos professionnels de santé vient d’être adoptée définitivement par le Parlement. Ce texte important a largement été inspiré du rapport qu’il avait écrit en 2023 et qui formulait 44 propositions pour des soins en sécurité.

C’est pour l’ensemble de ces raisons que je veux continuer de travailler avec vous et de m’appuyer sur les réseaux de SOS MÉDECINS dans les territoires. Pragmatisme, coopération et innovation qui sont vos maîtres mots sont aussi ceux qui me guident pour porter des politiques de santé efficaces proches des réalités et proches des besoins. La création même de SOS MÉDECINS en 1966 par le docteur Marcel Lascar fut d’ailleurs une véritable innovation avec la mise en place des premiers standards médicaux.

Je sais que votre congrès vous permettra d’approfondir tous ces sujets importants. C’est pourquoi je ne serai pas plus long afin de laisser place à votre riche programme. Je suis à votre écoute et la porte de mon ministère vous est grande ouverte.

Bonne journée et bon congrès !